vendredi 15 janvier 2010

A Solal

Quand naît un petit prince, on n'a d'yeux que pour lui,
On fait vœux de bonheur, santé forte, longue vie,
Réussite sociale, amour et désennui,
Que jamais sa passion ne soit inassouvie,
Pour toi, joli bébé qui est né aujourd'hui,
Innocent rejeton d'une Pal dynastie,
Je n'ai qu'un vœu, Solal, murmuré à ton huis,
Reçois ce don du ciel qu'on nomme modestie.

vendredi 25 septembre 2009

Clearstream – le tube de l'automne

On entend les machoires des crocos
cro cro cro, cro cro cro,
frénétiques, hystériques ostrogoths
go go go, go go go,

qui s'agitent, la gueule dans le marigot
go go go, go go go,
se rendant coups de dents coups de chicots
cro cro cro, cro cro cro, cro cro cro


le premier de ces deux-là c'est Sarko
cro cro cro, cro cro cro,
diffamé d'avoir planqué des lingots
go go go, go go go,
ce qui voudrait dire qu'il a un magot
go go go, go go go,
dans la fraîcheur des coffres grand-ducaux
cro cro cro, cro cro cro


Les deux font des rêves ombilicaux
cro cro cro, cro cro cro
Dans la mare c'est la guerre des égos
go go go, go go go,
Le second se dénomme Galouzeau
zo zo zo, zo zo zo,
Et Sarko veut le pendre au bout d'un croc
cro cro cro, cro cro cro, cro cro cro, cro cro cro

mercredi 24 juin 2009

Remaniement

Comme jadis on disait Mitrand pour Mitterrand
En ne prononçant pas la double consonnance
Je ne crains pas ici une sombre dissonnance
En coupant les deux ailes à cet oiseau navrant.
Son nom il ne dément :
Premier ministre Fillon
Ça lui va comme un gant
Au ministre croupion.

mardi 9 décembre 2008

Relance


(Arlequin)


Devedjian Patrick, ministre de la relance !
Cela devrait régler grand nombre de problèmes
Au moins, il aura, à défaut de la France
réussi haut la main à s'relancer lui-même

mercredi 11 juin 2008

Le salaire





Pantalone

Mais que veux-tu Paillasse, cesse donc de me suivre
N'aurais-tu dans la vie aucune raison de vivre,
Pour t'accrocher à moi, tel un pou de toison,
A toute heure du jour, partout dans ma maison ?
Crois-tu qu'il va pleuvoir ? Toujours la main tendue...



Pagliaccio
Je n'attends pas la pluie, patron, je ne veux que mon dû.

Pantalone
Ton dû ? Voilà un mot que je ne connais pas.
Mais puissé-je l'apprendre avant l'heure du trépas.
Je ne me souviens pas te devoir quelque chose!
Quelle sotte fantaisie ! Et quelle en est la cause ?


Pagliaccio
Toute peine, dit-on, mérite son salaire
J'entends être payé pour ce que je vous sers

Pantalone
Tu es logé, nourri, traité comme il se doit.
Et en sus du couvert et du gîte, tu reçois
Quelques appointements ma foi fort confortables
Pour l'honneur que tu tires de servir à ma table.
Et, principal motif de satisfaction
Sois assuré de ma considération.


Pagliaccio
Certes, je suis payé pour dresser le couvert,
Pour garnir les assiettes et pour emplir les verres,
Chacun de vos convives a pour moi à la bouche
Eloges et compliments qui par ma foi me touchent
Mais si vous me voyez ainsi la main tendue
C'est seulement patron pour réclamer mon dû.

Pantalone
Es-tu stupide ou fou ? Je viens de te le dire
Faut-il payer encore pour l'air que tu respires
Lorsque tu ne fais rien entre deux déjeûners ?
Je ne rétribue pas du temps pour lanterner


Pagliaccio
Je brosse les tapis, vous ne le nierez pas

Pantalone
Sais-tu ce que me coûte l'usure de tes pas ?

Pagliaccio
Payez-moi donc alors, pour l'ouvrage au jardin
Je sarcle, bine, bêche, j'essarte les rondins
J'effectue les semis, je plante, je bouture,
Je retourne la terre au prix de courbatures
J'entretiens les massifs, taille les rosiers
Récolte pour vous l'or des arbres fruitiers
Par n'importe quel temps, soleil, pluie, vent et brume,
La sueur de mon front arrose vos légumes

Pantalone
C'est vrai, je m'en régale, quelle délectation !
Ne m'avais-tu pas dit que c'était ta passion ?
Lorsque je t'engageai, ne t'en es-tu vanté ?
Ah ! Quel vilain défaut, que cette vanité
Quand elle s'accompagne de lamentations
Jardinier braillard !


Pagliaccio
Non ! Revendication !
Il se trouve patron que vous demandiez
Lorsque vous m'engageâtes, comme cuisinier
Quels étaient mes talents dans les autres domaines
Qu'ils compteraient pour moi, qu'ils seraient une aubaine
Pour trouver un emploi dans votre résidence
Je vous ai répondu en toute confiance.


Pagliaccio
Alors réjouis-toi, tu fais ce que tu aimes
Ne va pas par humeur te créer de problèmes
Il y a tant de gens qui guettent ton office,
Prêts à rapetisser leurs vues de bénéfices
Les envieux envient toujours les mieux lotis
Réfléchis à cela, cesse tes lamenti.
Où est ton intérêt, dans ton remplacement ?
Nous y perdrions tous ! Toi, moi, amèrement.
Je ne survivrais pas à ta démission.
Pleurer à chaque instant ta disparition
Devoir affectionner un autre maître-queux
Tout en me rappelant tes discours belliqueux
La bonne chère hélas me paraîtrait bien fade
Si pour question d'argent tu prenais l'escapade.
"Si tu veux gagner plus, il faut travailler plus"
Dit "Quinque Cerebra Bene Irriguus",
Notre maître à penser, le grand théoricien
En plus trivial : l'heure sup', c'est pas fait pour les chiens
Inspire-toi de lui pour ton plus grand profit :
Conserver ton salaire ! Si cela ne suffit
Travaille davantage, quelques heures au total
Ton pactole enflera comme voile au mistral.

lundi 2 juin 2008

Le meilleur du poulet


(Arlequin)

Le meilleur du poulet, ça n'est pas l'aileron,
me confiait hier, le brigadier Lampion.
Le meilleur du poulet, ça n'est pas le pilon
m'expliquait à son tour l'adjudant Cotillon.
Ni même le sot-l'y-laisse, laissons-le aux couillons.
Le meilleur du poulet, c'est toujours le croupion !
Scandaient les deux pandores, en tournant les talons.
Ils allaient à la fête, Lampion et Cotillon
A la fête annuelle des bourre-bourrichons
Au sortir des écoles, armés de leur bâton,
Bouclier à la main, casque sur le citron,
Ils allaient cabosser, les boîtes à réflexion
De ceux qui font état de contestation.
Mais le doux Cotillon, le sensible Lampion
N'ont le cœur ni le goût de bosseler les fronts.
Des enfants implorant de bonnes conditions
Pour s'abreuver de science, se gorger de raison.
Cotillon prit la main du brigadier Lampion
Lui glissa à l'oreille ces simples mots : Fuyons
Je n'aime ni Darcos, ni Sarkos, ni Fillon
Allons-nous en, cédons à notre passion
Et ils se débinèrent, roulant du troufignon
Joyeux en chantonnant gaiment sur tous les tons
«Le meilleur du poulet, ça n'est pas l'aileron,
Le meilleur du poulet, ça n'est pas le pilon
Ni même le sot-l'y-laisse, laissons-le aux couillons.
Le meilleur du poulet, c'est toujours le croupion !»

vendredi 16 mai 2008

Le docteur maître en politique

(Polichinelle)
On dit l'oisiveté mère de tous les vices
Que n'en dit-on autant du travail à l'office !
Domestiques zélés, vous vous plaignez à tort.
Dites-vous que c'est vous qui forgez votre sort,
Et que si pour survivre, il vous faut quelque emploi,
Le meilleur est encore le plus léger qu'il soit.
Je me satisferais d'un monde sans affaires
Et j'aime à occuper mon temps à ne rien faire.

(Le docteur)
Tel que je le vois ainsi, je pourrais parier

Que cet individu vient me contrarier

Ah qu'il est doux et bon de flâner dans le soir !
Mais voilà ce poseur, qui affirme savoir
Ce dont tout honnête homme devrait s'enorgueillir
D'avoir en son bagage et de pouvoir sentir.
On l'appelle docteur et la chose le flatte.
On ne sait pas en quoi, peut-être en science plate
En Droit des limaçons, en médecine vaine.
Il faut lui demander, voyons ce qui l'amène.
Cher docteur, le bonjour, vous qui comprenez tout
De quelle étude en cours vous préoccupez-vous ?

Ce bon Polichinelle ! J'ignorais ta présence
Tant tu te pares bien de douce transparence.
J'étudie les puissants, les maîtres de ce monde,
J'aime en analyser la nature profonde
Je donne mes avis, et vends la clairvoyance,
Pour le bienfait de tous, de mon intelligence.

Peut-être, grand docteur, connaissez-vous alors
Celui que tant de gens chérissaient comme l'or,
Il avait suscité un vent d'approbation
De la moitié, au moins de la population.
En son temps il faisait figure de héros

Je le connais fort bien. Il est près de zéro.

Qui devait apporter richesse et opulence
Même aux plus miséreux, et redresser la France.
Mais avant, méditer dans une sobre retraite.

C'est ainsi qu'il surnomme les soirées au Fouquet's
Suivies de canotage à quelques lieues des côtes,
Le séant reposé à bord de quelque yacht.
Et quant au renflouement des petits bas de laine
Il haussé d'un coup ce qu'on paie pour sa peine.
Exhortant le bas monde à travailler toujours,
Il ne remplace pas les retraités du jour.

Il voulait redonner, sa place à l'ouvrier,
Il fustige l'oisif qui n'est pas salarié.

Se disait héritier de Blum, et de Jaurès.

Il ne fait qu'un seul mot de chomâge et paresse.
Et ne regrette pas d'appliquer, diligent,
Son dicton favori, l'argent va à l'argent
En préservant le riche d'une contribution lourde
Je sais qu'il prête aux pauvres…
Quoi ?
Une oreille sourde !


Il se déclarait prêt à sauver les otages
Dans les jungles touffues infestées de sauvages.
Terrible et menaçant, des ergots à la crête.

Il envoie un avion qui revient sans son fret.
Mais a touché au but : on a parlé de lui,
Puis change de sujet, car il faut que s'oublient
Le précédent échec, les bourdes du passé
Comme l'appartement acquis à prix cassé
Alors qu'il dirigeait le bourg qui l'a vu naitre.
Et les promptes enquêtes, quand il était le maître
Des argousins serviles, pour son seul bénéfice,
Ou bien pour retrouver, le scooter de son fils.

Les amalgames faits entre gens des cités
Et la racaille qu'il voulait karchériser.

Il arborait bien haut la flamme humanitaire
Et la protection des œuvres de la Terre.

Mais l'olympique flamme a voulu qu'il s'incline
Face à l'œil irrité du maître de la Chine
Puis il s'est empressé de graver dans le Droit
Ce que les semenciers lui indiquaient du doigt.

Je vois que tu me suis, serions-nous d'accord ?

Bien qu'étant imposteur, ce docteur n'a pas tort !
On le décrit toujours assez vibrionnant.
Ne considérez-vous pas cet homme étonnant ?

On l'a vu agité, agressif et vulgaire
Voilà ce qui m'étonne pour un homme aux affaires.

Ah docteur, je vous aime. Je vous pensais idiot

Mon bon Polichinelle, je te tenais pour sot,
Je m'attendais à ce que tu me contredises.

J'ai cette sale manie. C'est un feu que j'attise
Pour réchauffer les cœurs, éveiller les esprits.
Mais pour ce que vous dites, je n'ai aucun mépris.